Marc : Bonjour Alexandre-Arnaud. Vous allez bien ?
Alexandre-Arnaud : Oui, très très bien, merci et vous ?
Marc : Super ! Merci de me permettre de réaliser cet entretien.
Alexandre-Arnaud : Tout le plaisir est pour moi.
Marc : Quand avez-vous commencé à écrire ?
Alexandre-Arnaud : J’écris depuis très longtemps. Environ vingt ans. En fait, depuis mon retour d’Angleterre ou j’ai vécu quelques années. A mon arrivée à Paris, j’ai écris une première nouvelle après une rupture très éprouvante. Jamais elle ne sera publiée, je l’ai promis. Et puis, lorsqu’il m’arrive de la relire, je la trouve particulièrement mauvaise, mais il faut bien un commencement à tout !
D’ailleurs, et avec le recul, je me dis souvent que les meilleures choses que j’ai rédigées sont celles qui m’ont fait énormément souffrir. Mais je pense que c’est normal et valable pour la plupart d’entre nous. La douleur engendre l’envie de s’exprimer, de crier, de dire au monde que l’on est malheureux. Les situations banales ne sont, par définition, guère intéressantes ! Et donc, par la suite, j’ai rédigé deux autres nouvelles, là encore très marquées par des ruptures. Ensuite, je me suis attaqué à de minis histoires, mais rien de bien définitif. Tout était désordonné, sans but, sans trame. Je me suis interrompu pendant quelques années avant de recommencer au début des années 2000 où j’ai mis en chantier l’idée de trois collections, de vingt-sept livres… Et ce fut La planète illogique qui lança l’histoire…
Marc : Quel est votre processus de création ?
Alexandre-Arnaud : Il s’articule autour de ces trois collections. J’ai une grande trame qui me guide au sein de ces dernières. Ensuite, les livres qui les composent sont pensés et viennent se positionner un peu comme les éléments d’un puzzle. Cela dit, rien n’est figé et l’ensemble bouge souvent, jusqu’à la sortie du livre ! Mais rien n’est laissé au hasard. Tout a une finalité dans cet ensemble.
Marc : Vous travaillez sur ordi, papier ?
Alexandre-Arnaud : Les deux. Lorsque j’habitais Paris, j’écrivais souvent sur papier puisque je passais beaucoup de temps dans les transports en commun. Mais ensuite, il fallait retranscrire sur l’ordinateur et parfois j’avais du mal à me relire. Cela dit, si je trouve une phrase excellente ou une bonne idée, j’essaie toujours de l’écrire immédiatement, sinon je la perds. Ça m’arrive d’ailleurs souvent au plus mauvais moment (pendant un jogging, une ballade sous la pluie ou au milieu des calanques !) et là, je suis frustré de ne pouvoir écrire. Donc, en général, sauf si j’oublie, j’ai toujours sur moi de quoi saisir ces idées à la volée… Je n’aime pas passer à côté des bonnes choses, elles sont souvent trop rares (c’est valable dans tous les domaines, et en particulier celui de… l’amour) !
Marc : D’où viennent vos histoires ?
Alexandre-Arnaud : Je suis un grand rêveur. Je suis aussi quelqu’un d’assez cérébral (même un peu trop). Etre trop cérébral joue parfois des tours pendables à son auteur, surtout dans le domaine affectif ! Mais on ne se refait pas, au mieux, on s’améliore.
En tout cas, j’ai cette impression qu’une partie de mon cerveau (et sans doute de mon être également) vit constamment dans une autre « espace-temps ». Il me balade dans des univers invisibles et m’incite à imaginer des situations où un personnage pourrait bien être moi. Ensuite, l’histoire s’articule autour du monde imaginé. Cela dit, et chose assez étrange, je commence souvent l’écriture de mes romans par la fin. Car c’est souvent elle que j’imagine en premier. J’aime bien savoir où je vais. Ensuite, je rédige le début puis le milieu !
Marc : Et les personnages ?
Alexandre-Arnaud : Vous, eux, moi ! Tout le monde en fait ! Les gens sont sans limites. Il n’y a qu’à lire la presse, regarder les journaux télévisés pour s’apercevoir que les gens sont passionnants, fous ou totalement imprévisibles ; c’est ce qui fait l’homme. Le simple acte de posséder la parole et de pouvoir réfléchir change entièrement la donne. Nous ne sommes pas des animaux. Nous sommes capables du meilleur comme du pire !
Marc : Certaines de vos histoires sont dures, poignantes, mortelles même ! Est-ce le reflet de votre personnalité ?
Alexandre-Arnaud : Un artiste, et quoiqu’il en dise ou s’en défende, déverse toujours une partie de son être dans ses créations. Vous dire que je suis tout ce que j’écris, non, bien sûr que non. Je serais totalement fou ! J’ai la ferme volonté de croire que je suis sain d’esprit. Enfin, c’est à vous de juger ! Mais il est vrai que les derniers livres sont empreints de pas mal de mort, de dépression, de noirceur d’âme…
Marc : Cela correspondait à une disposition à un moment précis de votre vie ?
Alexandre-Arnaud : Oui ! Malheureusement. Mais encore une fois, sans doute est-ce bénéfique ! C’est Freud qui a écrit que « Nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons ». Et j’ajouterais « Nous ne créons jamais aussi bien que lorsque nous souffrons ».
Marc : Est-ce qu’aujourd’hui, on peut dire qu’Alexandre-Arnaud va mieux ? Est-il heureux dans la vie ?
Soupir de l’auteur. Un temps de réflexion…
Alexandre-Arnaud : Oui. Oui ! Sans aucun doute. J’ai rompu avec beaucoup de choses ces derniers temps ! J’ai cassé des schémas, je cherchais autre chose et j’ai déjà trouvé certains des éléments essentiels qui fonderont ma vie future !
Marc : En quittant Paris ?
Alexandre-Arnaud : Par exemple ! Il y a longtemps que je voulais habiter dans le Sud. J’adore le soleil (cela se retrouve souvent dans mes histoires), les pins, la mer, les calanques, vivre et déjeuner dehors, exister plus sainement, sans transport en commun, sans pollution, sans tout ce monde qui finit par vous étouffer et vous enlève votre énergie…
Marc : Vos lectures ?
Alexandre-Arnaud : Oscar Wilde, Barjavel, mais aussi Guillaume Musso… J’apprécie particulièrement ce jeune auteur. Ses romans sont assez sombres et parfois durs, pourtant il se dégage une force de vie assez particulière dans ses personnages ! Très variées donc mes lectures. Je ne pourrais me contenter d’un seul domaine. J’aime la variété, l’imprévu, l’impossible, le futur, la beauté, l’intérieur du cœur, le charme, une attention particulière, un lieu, une ambiance, l’amour…
Marc : L’amour justement ?
Sourire de l’auteur
Alexandre-Arnaud : On a tendance à dire que l’argent fait tourner le monde. Personnellement, moi, je crois que c’est l’amour. Bien sûr, c’est très naïf mais tellement plus beau. Non ? Je crois en l’amour comme jamais. Personne ne peut vivre sans amour. C’est d’une telle puissance. Sans équivoque, sans aucune dérogation. Personne ne peut s’en soustraire. Jamais ! Le jour où il entre dans la vie d’un être, tout s’efface, les plus grandes peines, et même celles causées par un amour passé ! C’est ce que j’aime dans cet état. Totalement incontrôlable. Merveilleux ! Délicieux. On ne peut vivre sans ! Et heureusement. La vie n’aurait aucun sens sans lui !
Marc : Je ne me risque pas à demander si Alexandre-Arnaud est actuellement amoureux !
Sourire de l’auteur.
Marc : Les projets ?
Alexandre-Arnaud : Le troisième roman de la seconde collection sortira cet été. C’est un roman sur l’amour de deux jeunes gens qui se voit bouleverser par un drame. Et il faudra beaucoup de courage à l’un d’eux pour parvenir à s’en sortir et surtout pour se remettre à vivre. L’histoire est située dans un futur proche et un peu meilleur qu’aujourd’hui. Enfin, sur certaines facettes, car quoique l’on fasse, il y aura toujours le bien et le mal sur Terre. C’est la puissance de nos êtres ; avoir la volonté d’aimer, de créer, de faire du bien mais aussi de voler, abîmer, détruire, tuer…
Marc : Justement, la planète vous tient à cœur ! C’est un élément qui revient souvent dans vos romans ?
Alexandre-Arnaud : Bien sûr. Nous n’en avons qu’une. Et Il nous appartient d’en prendre soin. Pour l’instant, on ne peut vivre ailleurs. Même sur la Lune qui n’est pas si loin, alors nous n’avons pas le choix. Il faut la préserver !
Marc : D’autres envies que les romans ?
Alexandre-Arnaud : Oui, j'aime beaucoup la musique, le graphisme, la déco. Je crée pas mal en général !
Marc : Des créations de quel ordre ?
Alexandre-Arnaud : Je suis surtout sur le graphisme en ce moment.. Je pense même faire une formation dans les années à venir. Et je veux aussi faire de la décoration.
Marc : Ah, donc très créatif ?
Alexandre-Arnaud : A priori.
Marc : Plein de projets à suivre, donc ?
Alexandre-Arnaud : Oui, bien sûr !
Marc : Alexandre-Arnaud, merci beaucoup pour votre temps.
Alexandre-Arnaud : Merci à vous Marc… |